JukeBox #1 : « La mémoire et la mer » – Léo Ferré

- Culture Box, Jukebox
- 1970, 1er mai, amour anarchie, jukebox, la mémoire et la mer, leo ferré
- 02/05/2013
Le premier mai, fête du travail, jour férié puise son origine dans le mouvement anarchiste. C’est donc à cette date qu’a été fixé le Jour Ferré, sorte de journée hommage à Léo Ferré se tenant lieu depuis 6 ans à Paris à l’initiative de Serge Utgé-Royo et Christine Hudin. Alors nous avons choisi d’inaugurer cette rubrique avec Ferré, pas l’anarchiste, mais le poète, l’interprète. Et cette chanson « La Mémoire et la Mer » sacrée au panthéon de ses plus grandes.
C’est en 1970 que Léo Ferré dévoile cette chanson qui ne sera jamais terminée. Il la sort, la chante sur scène mais elle bouge, elle évolue comme au rythme des vagues qui s’écrasent contre la côte. De la Bretagne, du grand large, comme d’une femme, il parle. De ses horizons qu’il épouse, d’une mer insondable, des hauts, des bas fonds. Elle y défile les vagues, le vent qui caresse ces instants, ces bords où se couchent les douleurs, les solitudes dans une étendue profonde et charnelle. Un texte d’une poésie rare, peut-être une apothéose, des émotions infigées à l’image de ce va et vient que font les marées, que font les amours. Sur nos vies comme sur nos plages.
« (…) Cette rumeur qui vient de là
Sous l’arc copain où je m’aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l’anathème
Comme l’ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S’en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C’est fini, la mer, c’est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d’infini
Quand la mer bergère m’appelle… »